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Nom d'une Mouette !
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16 décembre 2011

Juillet

Cela sentait l’été.

Parti aussi vite qu’il était arrivé. Ne laissant derrière lui qu’une trentaine de degrés et d’émouvants souvenirs.

-          Letenka. Les cimes de la Fruska Gora. De modestes pavillons. Un amphithéâtre de pierres. Quatre nationalités de jeunes réunies pour une semaine de camp d’échange interculturel.

Tel était le cadre grâce auquel j’adoptais, à l’aube de juillet, un rythme estival.

Au programme : activités ludiques et interactives autour de l’Europe, jeux sportifs, « soirées culturelles », découverte de la région – monastères de la Fruska Gora, Sremski Karlovci et son illustre lycée, la tombe du poète Branko, Novi Sad ou le retour tant attendu par certain-e-s à la civilisation -.

Quand la détente n’était pas au volleyball, c’était le jeu de la bouteille qui l’emportait... l’occasion pour les adolescent-e-s de progresser en tous registres en français ou d’échanger de premiers baisers… à l’abri des regards inquisiteurs des accompagna-teurs-trices.

De jeunes rires fusaient, d’insatiables appétits adultes naissaient. Les volontaires ne pouvaient se contenir face à tant de merveilles culinaires. Le premier prix gourmand devait-il revenir aux gâteaux monténégrins enrobés de miel ou au fromage fumé roumain ?

L’ambiance était bon-enfant, bien que parfois ternie par quelques nuages conflictuels que Jelena résolvait au mieux. Certaines carapaces abandonnées, il était plaisant de voir de nouveaux sourires apparaître sur les visages et d’établir de nouvelles relations avec les jeunes.

 

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-          Quelques jours de quiétude pour se remettre du camp d’échange : jouir du silence et tenter de purger le trop-plein de nos estomacs.

 A moi les joies du marché. Déposer la bicyclette auprès de Monsieur Moustache. Humer les odeurs de melons et pastèques… quel calibre ! Retrouver mes marchand-e-s préféré-e-s. Prendre un café avec Monsieur Moustache, écouter ses récits de jeunesse. Et remonter sur le deux roues, l’esprit chargé de nouvelles histoires et le sac à dos de victuailles… sous un soleil de plomb.

 

-          Beograd, la ville blanche. Hôtesse d’un « Mid-term training », séminaire de mi-parcours de volontariat.

Un séjour forcé par la capitale pour faire le point (où en suis-je dans ce volontariat ? Qu’améliorer, que changer, que garder ? ) et mieux repartir. C’était également un SAS lors duquel il était possible d’échanger avec des volontaires déjà rencontré-e-s en avril à Sarajevo et d’autres encore venant de toutes parts des Balkans.

Le tout agrémenté d’une chaleur étouffante ou d’une climatisation bruyante : en somme d’un manque de sommeil.

 

-          La Bretagne à vélo de passage par Novi Sad !

Quelle surprise que de découvrir dans ma boîte électronique un e-mail intitulé « Pourrait-on se voir à Novi Sad ? »… : Stéphanie (« collègue » de cours de chinois à Rennes) et Fabrice, cyclo-voyageurs effectuant une « Parenthèse au fil de l’eau » traversaient l’Europe d’ouest en est, de berges en berges, empruntant l’EuroVélo6 ou préférant quelques raccourcis. Cette Parenthèse, c’était une chance pour moi. Je pouvais, le temps d’un week-end, renouer avec ma Bretagne natale mais aussi avec tant de récits de voyage lus et entendus, avec des rêves errants en moi depuis plusieurs années, mais bien rangés quelque part dans un coin de mon esprit… pour l’instant.

Merci Stéphanie et Fabrice de m’avoir fait partager un bout de votre itinérance. Un grand remerciement de même pour cette rencontre chaleureuse avec Catherine et Jean-Claude (cyclo-voyageurs).

 

 

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-          Après une quinzaine de répit, l’école ré-ouvrait. Una et Lana (1 an et demi et 2 ans et demi ) pouvaient ainsi s’initier doucement -polako- au système scolaire. Quatre enfants, une volontaire et Dada à Jules Verne… l’ambiance y était calme et joyeuse. C’était le moment de tenter de communiquer en serbe : difficile mais pas impossible.

 

-          Exquise clôture du mois de juillet, si attendue : une semaine de vacances en compagnie de ma chère amie Elsa de la Roumanie à Derdap. Nous éprouvions toutes deux le désir de voyager ensemble. J’avais l’intention d’aller rendre visite à un volontaire français, rencontré par hasard à Sarajevo (en ville, puis de nouveau dans le train), dans le centre de la Roumanie. Alors pourquoi ne pas y aller toutes deux ? Parées de nos sacs à dos et de nos chaussures de randonnée, nous avons rejoint Belgrade puis Timisoara. Montées dans le train en direction de la Roumanie, nous ne comprenions pas pourquoi le contrôleur nous conseillait un autre wagon… sans doute plus confortable mais nous avions tant de place dans le nôtre : une banquette chacune pour une bonne sieste. Au réveil, une voix masculine nous agressait. Il s’agissait d’un jeune supporter de foot passant plusieurs coups de fil à des amis afin de leur raconter combien il allait s’amuser à Bucarest car il y avait tant de prostituées russes, ukrainiennes… Quelques minutes plus tard, le passage des douaniers. C’est à peine s’ils contrôlaient nos passeports. Surprenant mais nous en avons bien vite eu la raison. Ils avaient mieux à faire... fouiller de fond en comble le train et mettre la main sur de nombreux paquets de cigarettes. Nous étions dans un wagon rempli de tabac... jusque sous nos derrières ! Enfin nous comprenions le souhait du contrôleur de nous rediriger ailleurs.

En Roumanie, c'était l'orage et une timide couchsurfeuse qui nous ont accueillies. Nous avons passé une nuit à Timisoara puis avons pris un bus. C'était l'occasion d'admirer les monts, les maisonnettes de bois et les étalages de fruits et légumes en bordure de routes. Ramnicu Valcea ! Après 8 heures de voyage, nous avons rencontré Thomas... Le courant est immédiatement passé. Nous avons séjourné pendant quelques jours chez lui...

avons découvert le parc dans lequel il effectuait son SVE,

avons visité des monastères,

avons randonné,

avons gravi les marches de la citadelle de Poienari pour nous rendre sur les traces de Dracula,

avons fait du stop sur la Transfagarasan, folie de grandeur de Ceausescu traversant les Carpates,

nous sommes arrêté-e-s au lac Vidraru et avons de nouveau fait du stop pour rentrer,

avons dîné dans un restaurant traditionnel et ne nous sommes pas remises des Papanasi (religieuses à la crème et à la confiture de mûre) -miaaam-,

avons regardé Latcho Drom de Tony Gatlif...

et sommes reparties vers le sud du pays. Lors de ce trajet de Ramnicu Valcea à Orsova , nous avons traversé des plaines quasi désertes, des villes de tsiganes constituées d'immenses demeures aux toits dorés et enfin le Danube bleu. Tout d'un coup, longeant le fleuve, nous avons croisé un couple de cyclistes que ne m'était pas inconnu : Stéfanie et Fabrice ! Ils venaient de la frontière séparant la Serbie et la Roumanie et filaient. Nous nous sommes croisé-e-s mais ils ne m'ont certainement pas vue... Petite pincée au coeur... c'est ainsi lorsqu'on emprunte des transports différents. A Orsova, nous avons passé la nuit dans la montagne, non loin d'un superbe monastère de construction en bois. Vue sur le Danube. Couchées dans l'herbe, bavardant, écoutant le silence de la nuit -parfois brisé par les cris des chiens-, guettant les étoiles filantes, perdant la notion du temps... Une nuit mémorable.

Le lendemain, nous avons repris nos sacs et avons à notre tour tenté de passer la frontière. Cela s'est avéré plus difficile que prévu. Il ne nous était pas permis de la franchir à pied, il nous fallait lever les pouces et espérer pouvoir monter à bord d'une voiture. Ce sont finalement les douaniers qui sont parvenus à nous laisser grimper à l'arrière d'un véhicule. En quelques dizaines de minutes, nous avions changé de pays, des Portes de fer nous nous retrouvions à Derdap. S'ensuivies de longues heures de marche sous un soleil de plomb... il y avait bien peu de circulation, notre "stop" avait peu de succès. Soudain... deux cyclistes arrivaient face à nous : Jean-Claude et Catherine ! Rencontrés la semaine précédente grâce à Stéphanie et Fabrice.

Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rencontres... comme dirait notre cher Belge Alex !

Pas après pas, nous avancions doucement et espérions toujours être prises par une voiture. La chance a fini par tourner et nous avons ainsi pu atteindre notre but : Boljetin, la maison de Slavka (qu'Elsa avait connue lors d'un voyage précédent avec un ami). Encore un hasard, ou plutôt une rencontre : c'était l'anniversaire de Slavka. Sa famille l'avait oublié. Mais elle venait ce jour même de recevoir un colis du compagnon de voyage d'Elsa et notre arrivée surprise. Si ce n'est pas beau la vie... Une merveilleuse soirée de plus en compagnie de Slavka et de ses voisines : dans la nuit, une lueur provenant d'un jardin fleuri et trois générations de femmes réunies.

Et de nouveau l'orage. Il nous a fallu ranger à toute vitesse la tente sous la pluie, se réconforter autour d'un café turc préparé avec amour par Slavka et rentrer à Belgrade.

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C'était le mois de juillet. Un des plus beaux mois de mon SVE.

 

 

 

 



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