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Nom d'une Mouette !

Nom d'une Mouette !
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27 janvier 2012

Ces petites touches quotidiennes...

... qui marqueront mes souvenirs serbes :

- Les briques rouges des immeubles que ma fenêtre de cuisine me donne à voir chaque matin

- Mes bocaux d'épices et de thés dont les noms sont inscrits en serbe sur les étiquettes

- Les couleurs vives de Jules Verne

- Le bruit des sabots accompagnant la venue des tsiganes en carriole

- Les cafés turcs de Jelena... et nos bavardages... ah Jelena...

- Les compartiments surannés des trains si lents

- Les "Bureks" au fromage, aux épinards ou aux champignons et le yaourt bien sûr !

- Les joues rondes et les sourires des enfants

- Ma bicyclette

- Une meilleure connaissance géographiques des Balkans

- Le travail en binôme avec Alex ou Hélène

- Les marchés de Novi Sad : les choux, les courges...

- La grosse voix de la gentille Dada

- Les radios : "B92" et "Radio Free Europe / Radio Liberty"

- Les dames du Banana... et particulièrement "les Gentilles"

- La collaboration avec Hélène pour créer les sketchs de "Denis et Colette"

- Le fromage sans goût

- CK13 et ses volontaires allemand-e-s

- Les routes constamment détériorées et inondées lorsqu'il pleut

- Les déclinaisons... arg

- Elsa : notre complicité, notre soutien réciproque, nos longues discussions, nos voyages...

- Les céréales, les fruits secs, les graines achetées en vrac en "Zdrava Hrana" ainsi que les délicieux biscuits

- Les appels "Skype" du dimanche soir avec mon amoureux

- L'hégémonie de "Milka" en supermarché ou la minorité de chocolat noir à vendre

- Mes colocataires

- Les étagères de l'école regorgeant de livres, manuels, jeux, films...

- Mon immense chambre : je suis la dernière volontaire a en bénéficier

- La vitalité de la religion orthodoxe, que j'associe immanquablement à l'adorable famille de Rade à Zrenjanin

- Les pièces de théâtre : les répétitions, les ateliers peinture sur la terrasse, les représentations...

- Les joies des rencontres de "Couchsurfing" : Viktor, Dudi, Marie&Jan, Branka, Franck...

- Les escapades en campagne, en montagne ou dans la "Fruska Gora"

- La profusion de sacs plastiques : jonchant le sol ou virvoltant dans les airs

- La créativité et la folie des jeunes

- Sneza : sa compétence et sa légèreté d'être

- Sisarka ou le coiffeur "fou" à qui je confie ma tête en toute sérénité

- Les repas végétariens ou vegans

- Les toilettes qui ne ferment pas à clef

- La "cathédrale" au toit multicolore, lieu commun de rendez-vous

- L'omniprésence des "Golf Volkswagens" des années 80, et les Yugos !

- Le "Western Balkans" prêté par Marie B.

 

 

 

 

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27 janvier 2012

Août ou les conflits intérieurs…

Août ou les conflits intérieurs…

-          Des retrouvailles… avec Marie, amie costarmoricaine, venue passer trois semaines en Serbie en compagnie d’une de ses amies, Laura. Un tourbillon de pensées s’empare de moi. Je prends conscience que j’ai un petit peu changé, que j’ai lâché du lest quant à certains sujets, que l’image que l’on peut avoir de moi en Serbie se heurte avec celle que je donne à certaines personnes en France…

Je me découvre également un côté solitaire développé en Serbie… Marie ne me connaissait pas ainsi, moi non plus d’ailleurs… C’est tout de même perturbant. J’ai régulièrement besoin de m’évader seule pour me retrouver, réfléchir à nos discussions, me remettre en question. Ceci est couplé à une difficulté d’adapter mon rythme à celui de mes « invitées » : elles souffrent des après-midi aux chaleurs étouffantes tandis que je ne supporte pas de me laisser abattre par la météo, de « ne rien faire »… Moi la frileuse, je me suis habituée à de telles températures, il m’est difficile de concevoir qu’elles incommodent Marie et Laura.

S’ajoute bien sûr la crainte de ne pas être à la hauteur des attentes de mes amies. Ne suis-je plus capable de compréhension ? Suis-je devenue trop impatiente et solitaire ? Ces conflits intérieurs ne prennent-ils pas le pas sur la joie des retrouvailles ? Suis-je incapable d’apprécier le moment présent ? Pourtant je passe de merveilleux instants en compagnie de Marie et Laura : de longues discussions nocturnes sur le balcon, des promenades dans Novi Sad, des heures passées à la Crna Kuca (lieu alternatif)…

En silence, je ressasse tant de questions psychologiques, loufoques, identitaires, absurdes, sensées…. Je me torture l’esprit.

                                                                                                       

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Photo de Marie L.

                                                                                                  

 

-          Direction Guca ! Le festival de « Trubaci » (trompettes) de Serbie !

C’est en stop que Marie, Laura et moi nous y rendons depuis Novi Sad. 7 heures, 11 véhicules (de la vieille Jugo au camion de bière Jelen en passant par un taxi)… tandis que 2 voitures avaient suffit à d’autres volontaires.

Un sacré voyage lors duquel je n’ai cessé de discuter en serbe avec nos diverses conducteurs : un superbe entraînement !

Une fois sur place, je suis mitigée. J’apprécie un certain côté festif : les retrouvailles entre volontaires, le réveil en trompettes, les concerts, les escapades dans la montagne en journée… et même les nuits humides sous la tente en bord de rivière. Mais il y en a un autre que j’abhorre : une vitrine de nationalisme, d’attitudes que je juge détestables vis-à-vis des Roms, une féminité exacerbée qui attire les regards hypra-virils, l’alcool qui coule à flot… et même la naïveté de certain-e-s « babos » français-e-s. Coiffé-e-s de chapeaux militaires noirs, ils-elles semblent évoluer au sein de cette atmosphère sans même prêter attention aux portraits de Milosevic, Karadzic… qui trônent sur les stands de ventes de T-shirts, de cadres photo etc. Tout cela passe pour du kitch serbe, du folklore…

Pourtant… comment leur faire comprendre que « ma » Serbie est différente ? « Ma » Serbie n’est pas nationaliste mais novatrice ; elle n’est pas ancrée dans d’intolérantes traditions mais prône d’inauguratrices valeurs ; elle n’admire pas les criminels de guerre mais la paix entre les peuples ; elle s’engage pour l’abolition de la violence, des discriminations et des dominations.

Cette Serbie, c’est celle qui habite mon quotidien. Celle qui défie la plus connue.

Mais cette Serbie, ce n’est pas celle qui est médiatisée.

 

http://www.serbie.travel/depuis-1961-le-village-serbe-de-guca-organise-un-festival-entre-folklore-traditionnel-et-nuits-festives/

http://www.saborguca.com/en.html

 

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-          A mon retour de Guca, je prends un « rendez-vous – café » avec Jelena. Nous discutons de la future rentrée scolaire de Jules Verne, du changement d’équipe, de ma nouvelle position : je serai la plus ancienne des volontaires, celle qui pourra au mieux intégrer les nouvelles. Je ne sais pas si je suis à la hauteur des attentes de Jules Verne, je doute de mes capacités à enseigner et à monter des projets, de ma propre intégration, de ma personne… décidément le mois d’août ne me laisse pas de répits. Mais Jelena est une femme exemplaire, elle sait trouver les bons mots pour me rassurer et m’inciter à aller de l’avant. Mon cœur s’allège.

 

 

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Photo d’Hélène B.

 

 

-          Je peux participer plus sereinement à un festival ayant pour points nodaux la lutte contre toutes sortes de discriminations (liées au sexisme, à l’homophobie, au racisme, à l’âge etc.) et la communication non-violente. Il se déroule à Novi Sad, à la Crna Kuca et prend diverses formes : ateliers, discussions, projections de films, foire aux livres, infothèque… C’est une période lors de laquelle, parallèlement à mes heures de travail à Jules Verne, je passe plusieurs heures au quotidien dans ce « Youth Center ». J’y trouve toujours quelque chose à me mettre sous la dent : un documentaire, un pamphlet… ou même un délicieux plat végétalien.

 

Photo Marie D.     2011-08-31_M02

 

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Fin de l’été… bientôt la rentrée des classes !

16 décembre 2011

Lettre au Père-Noël de Patrick Bruel

Lettre au Père-Noël

Patrick Bruel

 

Une lettre au Père Noël
Que tu écris de mes mains
Et une jolie aquarelle
Pour lui montrer le chemin
Tes tout petits bras s'agitent
Pour me dire d'écrire plus vite
Que le traîneau va partir
Que les lutins doivent dormir
Tu veux un bus, un tamtam
Un hibou qui parle anglais
Et des chaussures pour la dame
Qui vit dehors toute l'année
Un cœur neuf pour papy Ben
Que Louise te fasse un baiser
Des mercredi sans sirènes
Voir le pays où je suis né

La vie tourne comme un remue-manège
Et les lettres viennent mourir dans la neige
Et sous tes rêves, il y a parfois des pièges
La vie tourne et détourne le manège
Mais voilà, tout l' monde n'a pas son siège
Comment on monte? Et comment on s' protège?

Pour Loïc, un pull qui pique
Léon, un accordéon
Et puis un train électrique
Et des chagrins qui s'en vont
Moins de gens qui se chamaillent
Moins d'oiseaux en robe noire
Des polochons pour champs de bataille
Et des bonbons pour la mémoire
Des poésies qui se retiennent
Et que mon copain revienne
Qu'il ait des cheveux, qu'on rigole
Sans lui, j' m'ennuie à l'école
Pourquoi la vie, ça s'arrête?
Est-ce que l'amour, ça se prête?
Est-ce que la Terre tourne bien ronde?
Les cadeaux, dis, c'est pour tout l' monde?

La vie tourne comme un remue-manège
Et les lettres viennent mourir dans la neige
Et sous les rêves, il y a parfois des pièges
La vie tourne et détourne le manège
Mais voilà, tout l' monde n'a pas son siège
Comment on monte? Et comment on s' protège?

Ta petite lettre me réveille
Des mots qu'on n'entendait plus
Et des boules de neige fondues
Coulent de mes yeux, vers ton ciel


Sujet de B2 (travaillé en cours les 12 et 14 décembre)

16 décembre 2011

Juillet

Cela sentait l’été.

Parti aussi vite qu’il était arrivé. Ne laissant derrière lui qu’une trentaine de degrés et d’émouvants souvenirs.

-          Letenka. Les cimes de la Fruska Gora. De modestes pavillons. Un amphithéâtre de pierres. Quatre nationalités de jeunes réunies pour une semaine de camp d’échange interculturel.

Tel était le cadre grâce auquel j’adoptais, à l’aube de juillet, un rythme estival.

Au programme : activités ludiques et interactives autour de l’Europe, jeux sportifs, « soirées culturelles », découverte de la région – monastères de la Fruska Gora, Sremski Karlovci et son illustre lycée, la tombe du poète Branko, Novi Sad ou le retour tant attendu par certain-e-s à la civilisation -.

Quand la détente n’était pas au volleyball, c’était le jeu de la bouteille qui l’emportait... l’occasion pour les adolescent-e-s de progresser en tous registres en français ou d’échanger de premiers baisers… à l’abri des regards inquisiteurs des accompagna-teurs-trices.

De jeunes rires fusaient, d’insatiables appétits adultes naissaient. Les volontaires ne pouvaient se contenir face à tant de merveilles culinaires. Le premier prix gourmand devait-il revenir aux gâteaux monténégrins enrobés de miel ou au fromage fumé roumain ?

L’ambiance était bon-enfant, bien que parfois ternie par quelques nuages conflictuels que Jelena résolvait au mieux. Certaines carapaces abandonnées, il était plaisant de voir de nouveaux sourires apparaître sur les visages et d’établir de nouvelles relations avec les jeunes.

 

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-          Quelques jours de quiétude pour se remettre du camp d’échange : jouir du silence et tenter de purger le trop-plein de nos estomacs.

 A moi les joies du marché. Déposer la bicyclette auprès de Monsieur Moustache. Humer les odeurs de melons et pastèques… quel calibre ! Retrouver mes marchand-e-s préféré-e-s. Prendre un café avec Monsieur Moustache, écouter ses récits de jeunesse. Et remonter sur le deux roues, l’esprit chargé de nouvelles histoires et le sac à dos de victuailles… sous un soleil de plomb.

 

-          Beograd, la ville blanche. Hôtesse d’un « Mid-term training », séminaire de mi-parcours de volontariat.

Un séjour forcé par la capitale pour faire le point (où en suis-je dans ce volontariat ? Qu’améliorer, que changer, que garder ? ) et mieux repartir. C’était également un SAS lors duquel il était possible d’échanger avec des volontaires déjà rencontré-e-s en avril à Sarajevo et d’autres encore venant de toutes parts des Balkans.

Le tout agrémenté d’une chaleur étouffante ou d’une climatisation bruyante : en somme d’un manque de sommeil.

 

-          La Bretagne à vélo de passage par Novi Sad !

Quelle surprise que de découvrir dans ma boîte électronique un e-mail intitulé « Pourrait-on se voir à Novi Sad ? »… : Stéphanie (« collègue » de cours de chinois à Rennes) et Fabrice, cyclo-voyageurs effectuant une « Parenthèse au fil de l’eau » traversaient l’Europe d’ouest en est, de berges en berges, empruntant l’EuroVélo6 ou préférant quelques raccourcis. Cette Parenthèse, c’était une chance pour moi. Je pouvais, le temps d’un week-end, renouer avec ma Bretagne natale mais aussi avec tant de récits de voyage lus et entendus, avec des rêves errants en moi depuis plusieurs années, mais bien rangés quelque part dans un coin de mon esprit… pour l’instant.

Merci Stéphanie et Fabrice de m’avoir fait partager un bout de votre itinérance. Un grand remerciement de même pour cette rencontre chaleureuse avec Catherine et Jean-Claude (cyclo-voyageurs).

 

 

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-          Après une quinzaine de répit, l’école ré-ouvrait. Una et Lana (1 an et demi et 2 ans et demi ) pouvaient ainsi s’initier doucement -polako- au système scolaire. Quatre enfants, une volontaire et Dada à Jules Verne… l’ambiance y était calme et joyeuse. C’était le moment de tenter de communiquer en serbe : difficile mais pas impossible.

 

-          Exquise clôture du mois de juillet, si attendue : une semaine de vacances en compagnie de ma chère amie Elsa de la Roumanie à Derdap. Nous éprouvions toutes deux le désir de voyager ensemble. J’avais l’intention d’aller rendre visite à un volontaire français, rencontré par hasard à Sarajevo (en ville, puis de nouveau dans le train), dans le centre de la Roumanie. Alors pourquoi ne pas y aller toutes deux ? Parées de nos sacs à dos et de nos chaussures de randonnée, nous avons rejoint Belgrade puis Timisoara. Montées dans le train en direction de la Roumanie, nous ne comprenions pas pourquoi le contrôleur nous conseillait un autre wagon… sans doute plus confortable mais nous avions tant de place dans le nôtre : une banquette chacune pour une bonne sieste. Au réveil, une voix masculine nous agressait. Il s’agissait d’un jeune supporter de foot passant plusieurs coups de fil à des amis afin de leur raconter combien il allait s’amuser à Bucarest car il y avait tant de prostituées russes, ukrainiennes… Quelques minutes plus tard, le passage des douaniers. C’est à peine s’ils contrôlaient nos passeports. Surprenant mais nous en avons bien vite eu la raison. Ils avaient mieux à faire... fouiller de fond en comble le train et mettre la main sur de nombreux paquets de cigarettes. Nous étions dans un wagon rempli de tabac... jusque sous nos derrières ! Enfin nous comprenions le souhait du contrôleur de nous rediriger ailleurs.

En Roumanie, c'était l'orage et une timide couchsurfeuse qui nous ont accueillies. Nous avons passé une nuit à Timisoara puis avons pris un bus. C'était l'occasion d'admirer les monts, les maisonnettes de bois et les étalages de fruits et légumes en bordure de routes. Ramnicu Valcea ! Après 8 heures de voyage, nous avons rencontré Thomas... Le courant est immédiatement passé. Nous avons séjourné pendant quelques jours chez lui...

avons découvert le parc dans lequel il effectuait son SVE,

avons visité des monastères,

avons randonné,

avons gravi les marches de la citadelle de Poienari pour nous rendre sur les traces de Dracula,

avons fait du stop sur la Transfagarasan, folie de grandeur de Ceausescu traversant les Carpates,

nous sommes arrêté-e-s au lac Vidraru et avons de nouveau fait du stop pour rentrer,

avons dîné dans un restaurant traditionnel et ne nous sommes pas remises des Papanasi (religieuses à la crème et à la confiture de mûre) -miaaam-,

avons regardé Latcho Drom de Tony Gatlif...

et sommes reparties vers le sud du pays. Lors de ce trajet de Ramnicu Valcea à Orsova , nous avons traversé des plaines quasi désertes, des villes de tsiganes constituées d'immenses demeures aux toits dorés et enfin le Danube bleu. Tout d'un coup, longeant le fleuve, nous avons croisé un couple de cyclistes que ne m'était pas inconnu : Stéfanie et Fabrice ! Ils venaient de la frontière séparant la Serbie et la Roumanie et filaient. Nous nous sommes croisé-e-s mais ils ne m'ont certainement pas vue... Petite pincée au coeur... c'est ainsi lorsqu'on emprunte des transports différents. A Orsova, nous avons passé la nuit dans la montagne, non loin d'un superbe monastère de construction en bois. Vue sur le Danube. Couchées dans l'herbe, bavardant, écoutant le silence de la nuit -parfois brisé par les cris des chiens-, guettant les étoiles filantes, perdant la notion du temps... Une nuit mémorable.

Le lendemain, nous avons repris nos sacs et avons à notre tour tenté de passer la frontière. Cela s'est avéré plus difficile que prévu. Il ne nous était pas permis de la franchir à pied, il nous fallait lever les pouces et espérer pouvoir monter à bord d'une voiture. Ce sont finalement les douaniers qui sont parvenus à nous laisser grimper à l'arrière d'un véhicule. En quelques dizaines de minutes, nous avions changé de pays, des Portes de fer nous nous retrouvions à Derdap. S'ensuivies de longues heures de marche sous un soleil de plomb... il y avait bien peu de circulation, notre "stop" avait peu de succès. Soudain... deux cyclistes arrivaient face à nous : Jean-Claude et Catherine ! Rencontrés la semaine précédente grâce à Stéphanie et Fabrice.

Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rencontres... comme dirait notre cher Belge Alex !

Pas après pas, nous avancions doucement et espérions toujours être prises par une voiture. La chance a fini par tourner et nous avons ainsi pu atteindre notre but : Boljetin, la maison de Slavka (qu'Elsa avait connue lors d'un voyage précédent avec un ami). Encore un hasard, ou plutôt une rencontre : c'était l'anniversaire de Slavka. Sa famille l'avait oublié. Mais elle venait ce jour même de recevoir un colis du compagnon de voyage d'Elsa et notre arrivée surprise. Si ce n'est pas beau la vie... Une merveilleuse soirée de plus en compagnie de Slavka et de ses voisines : dans la nuit, une lueur provenant d'un jardin fleuri et trois générations de femmes réunies.

Et de nouveau l'orage. Il nous a fallu ranger à toute vitesse la tente sous la pluie, se réconforter autour d'un café turc préparé avec amour par Slavka et rentrer à Belgrade.

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C'était le mois de juillet. Un des plus beaux mois de mon SVE.

 

 

 

 



30 septembre 2011

CK13 : cocktails molotov et fermeture

Il n'y a pas qu'au Kosovo que ça chauffe !
 


Deux cocktails Molotov ont été lancés dans la nuit du mercredi au jeudi contre le Foyer des jeunes CK13 à Novi Sad.

Comme le rapporte l'agence de presse Beta, vers trois heures du matin des inconnus ont jeté par dessus la clôture de cette institution des cocktails Molotov qui ont atteri dans la cour. Les engins explosifs se sont enflammés mais le personnel présent sur les lieux est parvenu à les éteindre.

On ne déplore pas de blessés et les dégâts matériels ne sont pas encore estimés, a fait savoir le centre.

Le Foyer des jeunes CK13 est un centre culturel alternatif qui est souvent pris pour cible par les extrémistes, toutefois ceci est la première fois qu'on assiste à une attaque à la bombe.

Il est situé en plein centre de Novi Sad.


Source : abrasmedia.info, le 29 septembre 2011.

Article issu du site Internet : http://balkanikum.vefblog.net/353.html

 

Peut-être ne faut-il pas exagérer... La comparaison avec le Kosovo est un peu forte et le terme "souvent" également me semble-t-il. L'info est tout de même à minimiser. Mais cet évènement reste surprenant.

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15 septembre 2011

Un barbecue de dimanche dans la Fruska Gora chez

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Un barbecue de dimanche dans la Fruska Gora chez Jelena et Zoki

avec les adolescent-e-s de Jules Verne.

 

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12 septembre 2011

Listes...

Liste des plus beaux souvenirs de vacances :

-          La visite de deux amis qui voyagent à vélo de la Bretagne à Istanbul

-          Le soleil

-          7 heures… 10 voitures / camions… de Novi Sad à Guca

-          Les montagnes de Roumanie qui surplombent le Danube

-          Les trompettes100_3819

-          Les nuits sous la tente

-          De longues discussions…

 

 


Liste des idées les plus folles pour l’année :

100_3816-          Voyager à Derdap et assister à la Slava de Slavka

-          Faire du camping en hiver en Bosnie, au Monténégro, en Albanie…

-          Ne jamais arrêter de rêver

-          Cesser de trop manger

-          Ne pas rentrer en France

 

- Texte issu d'un travail d'écriture effectué le 8 septembre avec le groupe Moyens 1 Niveau A2 de Jules Verne. Je me suis également prise au jeu... -

9 juillet 2011

Retour sur les mois de mai et juin 2011

Bonjour à tous et toutes,

 

Déjà deux mois que je ne me suis pas manifestée auprès de vous… deux mois plus que remplis, si différents… deux mois à mettre par écrit.

Aie aie aie ! Par où commencer, comment structurer tout ceci ? Je vous prie d’avance de m’excuser si cet e-mail (ce roman) prend une tournure confuse.

 

MAI.

 

A l’intérieur :

 

 L’ensemble de l’équipe Jules Verne a persévéré dans la préparation des pièces de théâtre. C’est avec acharnement que nous avons peaufiné le spectacle et ceci jusqu’à la veille du jour J. Répétitions, arrangements musicaux, enregistrements de voix, peinture de décor… Du matin au soir, nous étions obnubilé-e-s par ces fameuses pièces. Nous passions nos journées entre nos « chez nous », la salle de théâtre du centre culturel hongrois (où ont eu lieu les dernières répétitions) et Jules Verne. Il nous est même arrivé d’aller à l’école le week-end. Mes rêves n’étaient plus que théâtre. Je manquais de sommeil mais j’étais motivée par cette période de l’année. Elle nous a d’ailleurs permis de créer une véritable ambiance d’équipe puisque, contrairement au reste du temps, nous travaillions tou-te-s ensemble. Chacun-e, selon ses intérêts et motivations, occupait une place bien spécifique dans ces projets communs. J’ai par cette occasion commencé à établir quelques liens plus profonds avec ma colocataire Marie et j’ai pu davantage échanger avec Hélène (volontaire dernièrement arrivée -début de mois de mai- ).

 

Il m’avait été conté que ce mois de printemps ne serait pas gai. Mon ressenti différa. Je l’ai certes terminé sur les rotules mais c’est avec grand plaisir que je me rendais à l’école. Les initiatives se prenaient d’elles-mêmes, nous n’avions pas besoin d’ordres du « Grand Chef » (Jelena), nous faisions aisément des compromis et chaque tâche effectuée était appréciée.

 

A l’extérieur :

 

-          Fruška Gora

 

Nous avons profité des week-ends pour nous échapper de l’école et de Novi Sad. Nous nous sommes à plusieurs reprises rendu-e-s dans la Fruška Gora. Le 7 mai, Alex, Elsa et moi avons retrouvé des amies / connaissances avec lesquelles nous avons participé au « Marathon de la Fruška ». Evènement exceptionnel ! Notre belle réserve, habituellement dépeuplée, accueillait une foule de marcheurs-marcheuses qui d’ordinaire préfèrent se dorer à Strand (plage hype le long du Danube) que de fouler les sentiers boisés. Divers parcours, de 19 à 100 km, avaient été tracés. Chacun-e pouvait choisir celui qui lui convenait et obtenir, à l’arrivée, un diplôme d’attestation de marche. Nous hésitions à faire demi-tour et à rentrer à pied à Novi Sad tant la Fruška nous semblait défigurée par les banderoles « Départ » / « Arrivée », les vendeurs de pljeskavica et autres stands. Nous avons pris notre courage à deux mains et avons franchi cette horde compacte de promeneurs-promeneuses. Une fois enfoncé-e-s dans les arbres, nous nous sentions finalement moins oppressé-e-s. A défaut de revenir avec des diplômes (nous nous en sommes passé-e-s), nous sommes rentré-e-s les bras chargés d’orties à déguster en soupe. Alex et moi avons d’ailleurs refait le plein d’orties alors que nous profitions d’un dimanche (le 29 mai) pour prendre un bon bol d’air et revenir serein-e-s pour la dernière ligne droite avant les spectacles.

 

-          Stara Planina

 

Au mois de mai, j’ai également quitté nos collines pour des montagnes plus imposantes et découpées. Avec Hélène et Elsa, j’ai participé à une randonnée non loin de la Bulgarie. Tous les ans au mois de mai, le Serbia Travel Club (Klub Putnika Srbije) organise une marche quelque peu originale : elle se déroule la nuit et s’achève à l’aube sur un sommet… un splendide panorama se déploie alors sous les regards pétillants de fatigue et d’enchantement. Le vendredi soir, nous nous sommes rendues au point de rendez-vous de la gare de Novi Sad. Avec quelques autres personnes, nous avons pris un bus pour « Beograd » où nous avons retrouvé une large majorité du groupe. De Belgrade, nous sommes monté-e-s dans un train pour Pirot. Un train de nuit, un vendredi soir… ou comment être assuré-e de ne pas avoir de place assise. Pourtant les garçons du groupe tenaient absolument à en trouver pour les trois petites Françaises : une par ci, une par là… Par une telle quête, ils faisaient lever certains voyageurs un peu trop envahissants -ceux qui occupaient plusieurs sièges- et argumentaient avec les moins compréhensifs. Nous ne voulions pas de ce traitement de faveur que nous valait notre statut de « femme étrangère ». De plus, nous préférions rester ensemble. Voyager assises sur nos sacs dans le couloir ne nous dérangeait pas. Mais ils en avaient décidé autrement et nous défendaient même, de façon presque agressive, de porter nos propres sacs à dos alors que nous passions de compartiment en compartiment. Tandis que nous protestions, l’un d’entre eux s’est écrié « Hey it’s Balkans ! », ce à quoi nous avons rétorqué « Hey we’re French women ! » Finalement Hélène et Elsa ont quand même dormi confortablement… dans le compartiment des contrôleurs. Ils les y avaient discrètement invitées, avaient pris soin de tirer les rideaux pour qu’elles ne soient pas embêtées et veillaient sur leur sommeil. Quant à moi, j’ai passé une partie de la nuit dans le couloir à discuter avec une jeune serbe (parlant français) puis j’ai partagé un siège avec elle dans un compartiment occupé par de gros monsieurs ronflants. Après avoir patienté deux heures à Pirot, nous étions enfin dans un mini-bus qui allait nous amener au sein de la montagne. A 7h30, les tentes étaient montées et nous sommes allé-e-s visiter les alentours (dont un monastère) pour nous réchauffer le temps que le soleil fasse une plus chaleureuse apparition. L’humeur de la journée était à la farniente : nous nous prélassions, discutions et lisions. - Merci à Jérôme pour « Le goût des pépins de pomme », Katharina Hagena.-  J’oublie… en soirée, autour d’un feu, les bouteilles de Rakija circulaient de lèvres à lèvres. Je commençais à douter du sérieux de la rando. Aux alentours d’1h (Elsa, Hélène et moi venions de dormir quelques temps), la grimpée à commencé. Les plus rapides n’attendaient pas les derniers-dernières ; c’est ainsi que nous en avons rapidement perdu un. Aucune carte en vue, nous nous sommes perdu-e-s dans la forêt et avons entrepris l’ascension d’un terrain escarpé qui se désagrégeait sous nos pas. Ceux qui se voulaient les plus virils dépassaient (et bousculaient) le groupe en courant. D’autres s’énervaient, braillaient et se disputaient. Moi ? Je faisais mon petit bout de chemin, dans les dernières, loin du cahot. La vue qui nous attendait sur les hauteurs gommait tous les désagréments. Pas de drapeau en vue, les premiers arrivés étaient déjà bien loin. Peu importe. La descente était plus facile car nous avons cette fois-ci emprunté le « bon » chemin. A 11h nous remballions et partions exténué-e-s pour la gare. Malgré l’épuisement, j’ai tardé à trouver le sommeil dans le wagon. Mes voisins étaient désagréables : ils fumaient, buvaient et prenaient plaisir à être dérangeants. Ils étaient louches : j’ai soupçonné une sorte de trafic, un trafic humain ? Le retour à Novi Sad, le dimanche soir,  était étrange ; nous avions l’impression d’être parties depuis une semaine !

 

-          Futog

 

Si mes pieds m’ont menée dans de belles contrées, je n’ai pas délaissé ma chère bicyclette pour autant. Je l’ai régulièrement chevauchée pour me rendre le long du Danube, non pas sur la plage surpeuplée mais dans les coins des pêcheurs. Marie et moi avons pareillement longé le fleuve jusqu’à Futog en passant par Kamenjar. C’était un bel après-midi, gris, en ce qu’il nous a permis de partager des moments de complicité et de sérénité.

 

-          En ville…

 

Je ne suis pas souvent sortie le soir puisque nous terminions de travailler assez tardivement à l’association. J’ai néanmoins trouvé quelques plaisirs le week-end en ville : repas au restaurant végétarien (le seul de la ville ?), ballet de Don Quichotte (« Don Kihot »), atelier de « Recycle Art »…

 

-          Arrestation de Ratko Mladić

 

Depuis mon arrivée en Serbie, j’entendais dire que le général Ratko Mladić, criminel de guerre ne tarderait pas à être arrêté : les élections approchent, c’est une condition nécessaire pour espérer rentrer dans l’Union Européenne… C’est ce qui est arrivé le 26 juin à Lazarevo (Voïvodine). Cette décision que Nicolas Sarkozy qualifie de « très courageuse » n’est-elle autre qu’un coup monté ? C’était chose évidente pour une bonne partie de mon entourage. Cette arrestation constituait certes une nouvelle positive mais elle était accompagnée d’un mélange de déception, d’agacement et de lassitude. Fallait-il de tels enjeux pour qu’enfin on mette la main sur lui ? La corruption… elle n’étonne malheureusement personne. Cet évènement a donné lieu à des manifestations de nationalistes et de hooligans à Belgrade mais aussi à Novi Sad. Passant mes journées à travailler à l’association, je n’ai aucunement ressenti ces mouvements. J’ai seulement constaté, le week-end, l’impressionnant nombre de CRS postés dans la ville à l’occasion d’un match de foot, qui aurait d’autant plus risqué de déborder.

 

JUIN.

 

A l’intérieur :

 

-          Théâtre

 

Le 2 juin avait enfin lieu le spectacle de fin d’année. De bonne heure le matin, nous sommes allé-e-s rejoindre Jelena et son mari Zoki au théâtre du lycée « Laza Kostić ». C’était agréable, par une légère brise, de filer sur nos vélos… c’est ce qu’Elsa et moi pensions juste au moment où une voiture nous a coupé le chemin. Elle sortait d’un parking et accélérait pour s’engager sur la route ; elle n’avait pas vu la piste cyclable. Il y a eu collision entre le vélo d’Elsa et la voiture, et moi je suis tombée sur le vélo qui était à terre. Le choc était violent. Nous nous en sommes plus ou moins bien sorties : seulement des hématomes pour moi, mais  Elsa a eu des répercussions au niveau du dos. Nos bicyclettes ont nécessité des réparations, celle d’Elsa n’est d’ailleurs (à ma connaissance) toujours pas réparée. C’était mon deuxième accident à vélo depuis que je suis en Serbie… Ceci ne nous a pas empêchées d’être présentes et actives lors des pièces de théâtre qui étaient « sportives ». Ce n’est pas une mince affaire que d’être dans les coulisses avec des maternelles qu’il faut changer, dont il faut gérer les entrées etc. Le résultat des pièces des petit-e-s et des élémentaires était plutôt appréciable malgré quelques imperfections. Nous avons en revanche eu de nombreux soucis de son et de lumière pour celle des pré-ados. Cette longue journée fut tout de même une belle réussite.

 

-          Festival du « Français en Fête », Festival de théâtre francophone pour enfants

 

Le lendemain, nos pré-ados présentaient la pièce « Surprise poétique » au festival. Le brouillon ayant eu lieu la veille, tout s’est déroulé à merveille. Notre pièce a même obtenu la première place ex-æquo du classement des troupes serbes. Sur le classement général, c’est le lycée français de Budapest (Hongrie) qui s’est vu décerné la première place et la troupe « Les Mini-Amifran » d’Arad (Roumanie) la seconde. J’avais espéré mieux comme festival ; l’ambiance était, à mon goût, désagréable (« vieille école », animation « agressive »…) et les enfants n’avaient que la dernière matinée pour côtoyer les autres participant-e-s (lors de jeux principalement animés par Jules Verne). Je pourrais davantage détailler ce qui m’a déplu mais le cœur n’y est pas.

 

-          Effectif réduit à Jules Verne

 

Avec le mois de juin, les petits cartables se sont envolés en vacances. L’école est restée ouverte le matin pour quelques enfants présents mais ils-elles sont rares. Le rythme a donc changé, nous ne travaillions plus l’après-midi et pouvions nous arranger entre volontaires selon les jours / horaires qui nous étaient les plus appropriés.

 

A l’extérieur :

 

-          En France

 

Après 4 mois passés en Serbie, j’ai fait la surprise à mes parents et à ma grand-mère de rentrer en France. Je ressentais le besoin de prendre des vacances, suite à cette exténuante période qui venait de s’écouler, et de voir mon amoureux. Je suis partie de Belgrade le 8 juin par un bus Eurolines et suis arrivée le lendemain après-midi en Bretagne. J’ai éprouvé un petit choc culturel en arrivant en France… tout est si normé ! Je remercie les ami-e-s rennais-e-s qui m’ont accordé un peu de leur temps et plus spécifiquement Sylvain pour sa grande aide pour la surprise. J’ai séjourné environ cinq jours, avec mon petit ami, en cocon familial. De quoi refaire le plein des batteries pour mieux repartir ! Et c’est ensuite avec mon meilleur ami que j’ai fait le trajet du retour (toujours en bus). Un grand remerciement à Marie et Romain pour l’hébergement et cette sympathique dernière soirée passée en France.

 

-          Vie estivale

 

La belle Novi Sad s’était altérée en grande dame à mon retour ; moult évènements étaient organisés : festival du cinéma, concerts gratuits pour les 100 ans de Strand… Mon ami Jérémy avait choisi la bonne semaine pour venir ! Nous avons donc assisté à un concert (Darkwood Dub, The Good Guys) à la forteresse de Petrovaradin et à de bien bien meilleurs à Strand : Zvonko Bogdan (figure emblématique de la chanson folk traditionnelle serbe) et les Orthodox Celts (groupe serbe de musique irlandaise). Nous avons clôturé une de ces soirées, assis-e-s sur la forteresse, à attendre le lever du soleil.

 

-          Danube et Fruška Gora

 

Je ne pouvais accueillir mon ami sans lui faire découvrir quelques éléments essentiels de ma vie quotidienne serbe : la nourriture mais également certains lieux. A plusieurs reprises nous sommes allé-e-s à pied ou à vélo au bord du Danube (à Novi Sad, Futog et Begeć). Nous nous sommes aussi promené-e-s à Popovica dans la Fruška.

 

-          Vršac, Malo Središte et Moravita

 

La venue de Jérémy m’a amenée à visiter une région de la Serbie qui m’était encore inconnue : les montagnes de Vršac, non loin de la frontière roumaine. Nous nous y sommes rendu-e-s pour un long week-end lors duquel nous avons dans un premier temps visité la ville de Vršac (36000 habitants). Nous avons ensuite retrouvé un couchsurfer, Victor, qui nous a indiqué comment rejoindre, par des chemins de randonnée, sa petite maison de montagne et nous sommes mis-e-s en route. A notre arrivée au village (Malo Središte, 120 habitants), nous avons fait le plein de quelques victuailles de survie : des pâtes et des figues à l’épicerie (ouverte quelques heures par jour) et un demi kilo de fromage que nous avons payé l’équivalent d’un euro auprès d’une grand-mère. Victor nous a ensuite rejoint à vélo pour nous expliquer le fonctionnement de la maison et nous avons passé quelques heures à bavarder avec lui autour de la carte de la Serbie avant qu’il regagne Vršac. La maison était à nous. Le samedi, nous sommes allé-e-s chercher de l’eau au monastère, avons bavardé autour de verres de vin avec un voisin, sommes grimpé-e-s au sommet Gudurica ( 641m, le mont le plus élevé de Voïvodine), avons pris nos douches (eau du puit pompée) sous un poirier etc. Victor nous a retrouvé le dimanche matin pour passer quelques heures avec nous ; nous sommes rentrés à Vršac et de là avons pédalé (grâce à des vélos qu’il nous avait prêté) jusqu’à la frontière roumaine. Il me fallait en effet aller à l’étranger et re-rentrer en Serbie pour refaire une demande de carte de résident. C’est ainsi que nous avons atterri à Moravita (2300 habitants) à observer les cigognes et les moutons pendant quelques minutes. De retour chez Victor, nous n’avions plus qu’à passer à table pour un bon dîner préparé par sa maman. Ce couchsurfer, ainsi que sa famille étaient si adorables. Je n’en revenais pas. J’étais déconnectée. Le retour à Novi Sad le lundi fut difficile : déposer le sac, participer à une réunion de Jules Verne, rêver de repartir dans la montagne…

 

A tous et à toutes, je vous souhaite un bel été ensoleillé.

Je m’excuse également pour la longueur de cet e-mail… elle témoigne, je l’espère, du manque de temps dont j’ai dernièrement disposé pour tenir mon blog à jour.

 

Très sincèrement,

Anne-Cécile

 

http://nomd1mouette.canalblog.com/

 

 

 

1 juin 2011

Approche des représentations de théâtre

J-2... les spectacles de fin d'année qui s'enchaîneront par le "Festival du Français en fête" :

http://www.ccfns.org.rs/theatre.html

 

Voici un mois que nous répétons les trois pièces nommées précédemment dans un e-mail commun ayant fait l'objet d'un message sur ce blog. A présent, les choses sont devenues d'autant plus sérieuses : les enfants (sauf les pré-adolescents) répètent sur une vraie scène, avec décors... Nous terminons "à l'arrache" de préparer les derniers accessoires, d'effectuer d'ultimes modifications de mise  en scène etc. C'est fatigant pour les enfants mais ce l'est pour nous aussi. Nous travaillons matin, après-midi et soir et j'en rêve même la nuit. Il y a davantage de travail avec la pièce des pré-adolescents... par fatigue, je perds parfois patience avec certain-e-s d'entre eux-elles. Cela ne me ressemble pas vraiment. O well... Plus que deux jours pour finir de leur faire apprendre leur texte, structurer cette pièce et fignoler les grains de folie.

Enfin, l'ambiance est agréable et l'entente entre volontaires (ainsi qu'avec Jelena) est très harmonieuse.

Vivement la fin. D'ici quelques jours, ce ne sera plus qu'un bon souvenir : un travail "speed" partagé dans la bonne humeur et ayant, je l'espère, porté ses fruits.

100_2740Alex lors d'un de nos "après-midi peinture" pour le théâtre (sur la terrasse de l'école)

17 mai 2011

Conseils au bon voyageur

Conseils au bon voyageur

Victor Segalen, 1912 (recueil Stèles)

Ville au bout de la route et route prolongeant la ville : ne
choisis donc pas l'une ou l'autre, mais l'une et l'autre bien
alternées.

Montagne encerclant ton regard le rabat et le contient que la
plaine ronde libère. Aime à sauter roches et marches ; mais
caresse les dalles où le pied pose bien à plat.

Repose-toi du son dans le silence, et, du silence, daigne
revenir au son. Seul si tu peux, si tu sais être seul, déverse-
toi parfois jusqu'à la foule.

Garde bien d'élire un asile. Ne crois pas à la vertu d'une vertu
durable : romps-la de quelque forte épice qui brûle et morde et
donne un goût même à la fadeur.

Ainsi, sans arrêt ni faux pas, sans licol et sans étable, sans
mérites ni peines, tu parviendras, non point, ami, au marais des
joies immortelles,

Mais aux remous pleins d'ivresses du grand fleuve Diversité.

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Nom d'une Mouette !
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