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Nom d'une Mouette !
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14 avril 2011

Bilan de deux mois

Mes ami-e-s, mes proches, mes connaissances,

C'est sur une note printanière que je m'adresse à vous maintenant. Finis la neige, le froid, les extrémités du corps glacées ; à moi les premiers rayons de soleil, les jupes flottant au vent, la tête renversée en direction des cimes d'arbres verdoyantes... d'espoir. Le temps d'éclore est apparu. J'écoute, j'observe, j'inspire profondément... et je souris.
Je sens que les dernières morosités sont déjà loin. Je jette derrière moi un regard vers ce mois de grisaille... le mois de mars : de belles découvertes, rencontres et expériences. Mais j'accueille avril avec encore plus de gratitude et d'hospitalité.

Je ne saurai par où commencer pour vous résumer ces semaines écoulées. J'ai pris mes marques, ou quelques unes du moins, ai pris conscience que de nombreux chantiers étaient à débuter mais aussi qu'il m'était bien laborieux d'en mener tant de front. Alors j'ai considéré la nécessité de procéder à des priorités.
Etre volontaire, c'est donner. Donner de son temps, de sa force et de son savoir, de sa bonne volonté, de son ouverture et de sa créativité. Mais être volontaire, c'est aussi prendre. Prendre le temps d'apprendre, de découvrir et de connaître, de se former, d'être curieux, de revoir ses frontières intérieures.
Des frontières, il y en a trop. On le sait, mais en s'installant dans les Balkans, on s'en rend d'autant plus compte. Tant de murs à faire tomber. Peut-on le faire sans introspection au préalable ? Sans avoir le désir d'aller toujours de l'avant... vers l'autre... vers soi ? Réfléchir et communiquer, voici ce qu'il faut. De(ux) bien grands mots pour moult petites actions quotidiennes.

Feindre qu'en un claquement de doigts je serais devenue dompteuse de frontières... puis-je faire miroiter une telle duperie ?
Bien sûr que non, et je ne le deviendrai jamais.
Mais si je m'accordais un peu d'utopie et que je décidais de gravir doucement les marches de la tolérance et de la compréhension du monde...
Peut-être que je délire ou que je m'infatue. Mais je tente d'agir local pour un changement global.
Apprendre à connaître cette femme que je suis présentement et cette région dans laquelle je m'installe sont deux tâches qui me tiennent à coeur.

Je ne suis pas seule dans ces apprentissages, je suis accompagnée de tous ceux et toutes celles avec qui j'échange régulièrement. Mon travail à Jules Verne m'apporte énormément. J'enseigne ma langue première aux enfants et adolescents ; mes forces et faiblesses se révèlent doucement à moi et je cerne mon mode de fonctionnement. J'essaie de le respecter tout en lui soumettant des défis : troubler mon calme en l'agrémentant d'un grain de folie ? Travailler avec Alex (musicien, divertissant par nature) me le permet. Oser tromper mon perfectionnisme par un peu d'improvisation ? Des discussions avec Jelena m'ont aidé à mieux appréhender ma conception des cours, une meilleure connaissance des enfants m'a donné confiance et m'amène tout juste à improviser quand il le faut. Le mois de mai approche à grands pas, les répétitions des pièces de théâtre pour le spectacle de fin d'année et le festival du "Français en fête" de Novi Sad également. De l'improvisation et de la folie, il n'en manquera pas.

Mais je ne cesse d'apprendre même hors du cadre du volontariat. Toutes discussions (avec d'autres volontaires, ami-e-s, personnes "locales"...), toutes lectures, toutes observations et toutes visites sont autant de richesses pour moi. Je glane de nouvelles informations culturelles, je me plonge dans l'histoire des Balkans et plus précisément dans la dislocation de la Yougoslavie. C'est parfois émotionnellement très fort mais il me faut suivre ce chemin pour mieux m'y retrouver. Mes jambes me démangent, il y a tant de lieux à découvrir et c'est selon moi une des meilleures façons d'ouvrir grand les yeux et les oreilles. Le coeur léger mais la tête remplie (jamais assez...), je grimpe dans trains et bus me menant de part et d'autre des Balkans. Au mois de mars, c'est à Vukovar, en Croatie et à Sremski Karlovci, en Voïvodine que je suis allée. Il y a une dizaine de jours, c'est vers la Bosnie que je voyageais. Un séminaire de volontaires m'attendait dans cette ancienne belle "capitale culturelle" qu'est Sarajevo ; vous ne serez sans doute pas surpris de savoir que j'en ai profité pour m'y rendre le week-end précédent cette rencontre, visiter la ville et filer à Mostar.

J'avais donc dernièrement focalisé mon attention sur des faits historiques, la langue, elle, était restée en stand by. Je savais que je n'apprenais pas vite mais je ne pouvais faire l'impasse sur l'histoire des conflits yougoslaves. A présent, la langue serbe devient une de mes priorités. Je comprends de plus en plus mais il m'est encore très difficile de m'exprimer. Je n'ai plus cette aisance que j'avais lorsque j'étais plus jeune à parler sans trop me soucier du charabia que je pouvais débiter. Aujourd'hui par exemple les déclinaisons me tracassent. Il faut que je prenne sur moi et discute davantage... je vous informerai de mes avancées. En attendant, dictionnaires, livres de serbe et méthodes assimil sont mes amis ! Et heureusement, ils sont complétés par de douces âmes désireuses de me faire avancer (Jelena, Milana, Ruzica).

La saison printanière permet l'émergence de projets et de nouvelles priorités qui verront le jour prochainement, je l'espère. Les trajets à bicyclette semblent plus court, de quoi se motiver pour bouger et s'engager ? La nature sort de son hibernation et nous attire à elle... je me prends à rêver de randonnées et cueillettes.

J'aurais tant de choses à raconter encore... je kasno... il est tard... ainsi je vous invite à me lire davantage ou à consulter mes photos sur mon blog : http://nomd1mouette.canalblog.com/

Bien des remerciements à mes correspondant-e-s que je néglige trop souvent.

Chaleureusement,

Anne-Cécile

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